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Caroline Fourest : "Aymeric Caron incarne cette gauche idiote et aveugle"

Caroline Fourest

Caroline Fourest - Kenzo Tribouillard - AFP

La journaliste est revenue ce jeudi 30 avril dans la matinale de France Inter, sur son accrochage avec le chroniqueur d'On n'est pas couché et a rappelé que leur mésentente est lié à un désaccord qui existe entre deux gauches antiracistes. 

Samedi soir, les téléspectateurs de France 2 ont assisté à un clash spectaculaire entre Aymeric Caron, le chroniqueur de l'émission On n'est pas couché et la journaliste Caroline Fourest, venue évoquer son livre Éloge du blasphème. Attaquée sur tous les fronts, les choses se sont vite envenimées et le ton est monté jusqu'à l'insulte: "Vous avez une obsession qui est celle de discréditer les gens, parce que vous avez un problème de confiance en soi. En fait, ça me fait chier de parler à quelqu'un d'aussi con que vous, je suis désolée".

Le clash était annoncé depuis le début de la semaine. Caroline Fourest était donc revenue sur cet échange musclé, dans différents médias avant la diffusion de l'émission. "C'était impossible de parler du fond du livre. Il a essayé de me faire passer pour quelqu'un de malhonnête, car il était gêné par les propos du livre. Il est alors devenu méprisant et agressif. Il a fait son... Aymeric Caron", confiait-elle, mardi dernier au Scan Télé

"J'ai dû dire à Aymeric Caron que son ego prenait tellement de place, qu'il nous empêchait d'avoir un débat important"

Jeudi 30 avril, invitée dans la matinale de Patrick Cohen, la journaliste avait avoué ne pas "comprendre la passion que peut susciter ces dérapages, ces clashs de plateau qui sont d'une banalité dans le cirque médiatique qu'est devenu parfois notre débat". Toutefois, Caroline Fourest était à nouveau revenue sur les faits à la demande du journaliste: "Il s'est passé tout simplement que moi j'ai écrit ce livre pour retrouver le sommeil, parce que je pense qu'il y a une urgence démocratique folle à utiliser les bons mots et à éclaircir ces enjeux. Si j'accepte d'aller sur une émission comme celle de Laurent Ruquier c'est parce que c'est peut-être un des seuls moyens pour parler aux jeunes qui, dans les cours de récréation, confondent Dieudonné et Charlie Hebdo. Et après cinq heures d'enregistrement, quand vous ne pouvez pas en placer une sur le fond du livre et du sujet parce que vous avez affaire à un chroniqueur (Aymeric Caron, ndlr) qui est là pour flatter la vision qu'il a de lui-même sur un plateau de télé et qui vous attaque personnellement, continuellement, à un moment donné, j'ai dû dire à Aymeric Caron que son ego prenait tellement de place, qu'il nous empêchait d'avoir un débat que je considérais comme important", avait-elle déclaré. 

Lorsque Patrick Cohen lui avait rappelé le qualificatif qu'elle a utilisé au sujet du chroniqueur, Caroline Fourest n'avait pas nié avoir utilisé "des mots directs et crus": "Mais je crois que c'est extrêmement tendre et gentil au regard des dégâts que peuvent faire ce genre de postures égotiques à l'époque que nous traversons", a-t-elle confessé. 

"Je considère que son obstination à tirer les débats vers le bas est extrêmement violente"

La journaliste avait enfin profité de son passage dans l'émission de France Inter pour confronter sa vision des choses à celle du chroniqueur d'On n'est pas couché: "Je crois qu'on ne vit pas dans la même réalité, on n'a pas la même conception de ce métier, de participer au débat public. Le désaccord que j'ai avec Aymeric Caron c'est un désaccord qui existe entre deux gauches antiracistes aujourd'hui, qui sur ces questions-là ne peuvent absolument plus se comprendre. Aymeric Caron incarne cette gauche idiote, aveugle et utile à la confusion des temps et donc confusion qui fait le jeu du pire. Il considère que par exemple, critiquer les indigènes de la République ou les indivisibles ou ceux qui passent leur temps à mettre des cibles dans le dos des laïques en les traitant d'islamophobes tout en trouvant des circonstances atténuantes aux terroristes, il considère que ça, c'est violent", a-t-elle fustigé avant de conclure: "Moi, je considère que son aveuglement, son obstination à tirer les débats vers le bas est extrêmement violente".