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Philippe Etchebest: "J'ai toujours eu envie de gagner, ce n'est pas aujourd'hui que je vais m'arrêter"

Philippe Etchbest, vient d'entamer sa deuxième saison en tant que juré Top Chef, sur M6.

Philippe Etchbest, vient d'entamer sa deuxième saison en tant que juré Top Chef, sur M6. - Franck Ferville - M6

Le juré de l'émission culinaire Top Chef, de retour sur M6, évoque son besoin de transmettre sa passion et revient sur ses nombreux projets.

Philippe Etchebest a bien pris ses marques. Le Chef aux deux étoiles au guide Michelin est de retour tous les lundis sur M6 dans Top Chef. Aux côtés d'Hélène Darroze, de Michel Sarran et de Jean-François Piège, il accompagne les candidats mais n'hésite pas à les pousser dans leurs retranchements pour les mener vers l'excellence. Une méthode qui s'avère payante.

Cette année, les jurés s'investissent davantage dans l'émission. Ils sont plus présents en cuisine mais aussi durant les épreuves. Vous avez tout de suite accepté de vous confronter aux candidats?

"L'année dernière déjà, on faisait une épreuve qui s'appelait Qui peut battre Philippe Etchebest? Et puis je ne pouvais pas refuser, j'adore ça (rire). Mais c'est compliqué parce que je me mets vraiment en danger. J'aime tellement cette adrénaline que j'ai encore accepté pour ma deuxième saison. Cette année, il y a un peu plus d'investissement de notre part avec les autres jurés parce que Michel (Sarran), Hélène (Darroze) et moi, sommes contre les candidats. Mais tout cela n'est pas pour nous mettre en avant, c'est pour mettre une pression supplémentaire aux candidats pour qu'ils se dépassent, qu'ils aillent encore plus loin. Le but est qu'ils réalisent des choses qu'ils ne se pensaient même pas capables de faire. C'est comme dans le sport, vous poussez et puis les efforts finissent par payer."

Cette année, les Chefs affrontent les candidats dans la célèbre épreuve de la Boite noire. Comment avez-vous vécu cette expérience?

"C'est un exercice très particulier parce qu'on perd beaucoup de notre sens gustatif quand on est dans le noir. C'est très déstabilisant et perturbant, mais c'est très intéressant parce qu'il y a une vraie réflexion. C'est aussi un travail d'équipe, il faut se concerter, s'écouter les uns les autres et se faire confiance. Mon côté compétiteur est forcément revenu dans cette épreuve. C'est ma nature, j'ai toujours eu envie de gagner, ce n'est pas aujourd'hui que je vais m'arrêter. Mais c'est pareil pour Michel et Hélène, il n'était pas question de se laisser battre non plus dans cette épreuve."

Vous êtes également à la tête de l'émission Objectif Top Chef. C'est important pour vous de soutenir et d'accompagner les jeunes?

"Évidemment. Pour moi c'est un devoir, c'est mon quotidien. Dans mon restaurant à Bordeaux, Le Quatrième Mur, j'ai constitué une équipe de gens qui me suivent depuis longtemps et de nouveaux qui ont suivi une formation. La réussite d'un restaurant passe par son équipe. Et l'équipe fonctionne avec une formation et repose sur la transmission. En tant que meilleur ouvrier de France, c'est pour moi un devoir de transmettre. Donc ce que je fais avec ces jeunes dans Objectif Top Chef, c'est exactement ce que je fais avec mes équipes, c’est-à-dire les emmener le plus loin, le plus haut possible."

On se souvient de Xavier Koenig qui avait remporté la première saison d'Objectif Top Chef, puis la saison 6 de Top Chef. Avez-vous de ses nouvelles?

"Oui, il m'a appelé pour avoir des conseils il y a un mois environ. En règle générale, j'ai des nouvelles des anciens candidats. Ils m'appellent pour des conseils sur l'orientation de leur carrière, leur choix de maison, des choses comme ça."

Vous avez beaucoup d'émissions de télé, votre restaurant, votre vie de famille, etc. C'est compliqué parfois d'être sur tous les fronts?

"Si c'était simple ça se saurait. Lors de l'ouverture de mon restaurant, j'ai demandé à ce qu'on me laisse un peu tranquille. Aujourd'hui j'essaie de remplir toutes les cases de manière équilibrée. Mais c'est effectivement beaucoup d'engagement."

Et pour ne rien arranger, vous avec une rude concurrence à Bordeaux puisque le Chef Gordon Ramsay est à la tête du Pressoir d'Argent, situé à quelques mètres de votre restaurant…

"Oui mais ça se passe très bien! Il est venu me voir au moment de l'ouverture du restaurant. J'étais vraiment ravi et honoré de l'avoir et on a passé un moment délicieux ensemble à discuter. Et je trouve ça génial d'avoir Gordon en face du Quatrième Mur, c'est drôle."

Que pensez-vous du combat de Pamela Anderson, ex-star de la série Alerte à Malibu, qui s'est rendue à l'Assemblée pour s'attaquer au foie gras?

"Pas grand-chose (Rire). Je ne sais pas si elle a beaucoup de crédit. Moi j'ai beaucoup ri à la remarque de Patrick Ollier: 'Pas de silicone dans mon foie gras'. C'est amusant. Après, on peut polémiquer sur de nombreux sujets, il y a tellement de débats qu'on pourrait avoir. Effectivement, la fabrication du foie gras peut être cruelle, mais c'est notre culture en France. Il aura toujours du foie gras dans mes assiettes et ceux qui n'aimes pas prendront autre chose."

Vous avez déclaré dans la presse "J'aime beaucoup Alain Juppé, c'est un type super. Ça fait partie des gens importants de Bordeaux, il a fait beaucoup sur cette ville". Est-ce qu'on peut vous imaginer vous engager à ses côtés s'il se présente à la présidentielle de 2017?

"M'engager auprès d'Alain Juppé, je ne pense pas, je ne suis pas très politique. Je m'intéresse aux hommes d'abord. La politique et moi ça fait deux, ça me gave. Il y a trop de langue de bois dans ce milieu. Lorsqu'on leur pose une question, ils (les hommes politiques, ndlr) ne répondent jamais. À un moment donné, il faut agir. C'est comme en cuisine, on ne peut pas plaire à tout le monde mais il faut être convaincu de ce que l'on fait. C'est la règle que je m'impose en cuisine. Je le fais parce que je l'aime. Je connais très peu d'hommes politiques. J'ai des affinités avec Xavier Darcos qui était maire de Périgueux quand j'étais là-bas. J'ai eu la chance de rencontrer Alain Juppé qui est quelqu'un que j'apprécie pour sa personnalité et pour ce qu'il a fait à Bordeaux. Je pense qu'il se présentera à la présidentielle. Je suis quelqu'un qui s'attache aux produits du terroir et je les défends et je considère qu'Alain Juppé est un produit du terroir donc je le soutiens aussi (rire)."

Romain Iriarte