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Pourquoi Le Petit Journal ne survivra pas au départ de Yann Barthès?

Yann Barthès - Le petit Journal

Yann Barthès - Le petit Journal - Canal+

Sans son animateur emblématique, l'émission lancée en 2011 et issue à l'origine d'une chronique du Grand Journal risque d'avoir bien du mal à garder sa forte identité à la rentrée. L'ère Barthès sur Canal+ s'achève ce soir. Celle de son émission aussi?

La rentrée s’annonce rude pour Canal+. Depuis qu’il a pris les commandes de la chaîne, Vincent Bolloré a dynamité les programmes et abandonné - parfois à contrecœur - ses animateurs.

Le transfert de Yann Barthès de Canal+ à TF1, révélé le mois dernier, restera sans doute, l’événement du mercato télé de cette saison. Bien que la chaîne cryptée travaille d’ores et déjà à l’après Yann Barthès, en lui trouvant un remplaçant, Canal risque d’avoir du mal à pérenniser la marque. Explications.

> Un animateur plus fort que son programme

Tout le monde ne peut pas faire du Yann Barthès. L’animateur de 41 ans a réussi, au fil des saisons, à imposer un style, un ton, difficile à reproduire. D’abord chroniqueur dans Le Grand Journal aux côtés de Michel Denisot, le journaliste a peaufiné son concept, rallongé sa chronique, pour en faire dès 2011, une émission à part entière.

Savant mélange de reportage, de décryptage et d'humour, Le Petit Journal s'est rapidement imposé dans le PAF, devant l’une des marques fortes de la chaîne. "Faute de pouvoir le faire évoluer dans la durée on va faire évoluer Le Petit Journal dans le contenu”, expliquait-il en juin dernier sur Europe 1 pour cette saison qui s’achève ce jeudi soir.

Ironie du sort, lancé par Le Grand Journal en 2004, le programme a depuis largement dépassé l’ex émission phare de la chaîne, réunissant quotidiennement entre 1,2 et 1,3 million de téléspectateurs. Un succès que l’émission doit principalement à celui qui l’incarne depuis le début. Et on imagine alors plutôt les téléspectateurs rester fidèles au journaliste, plutôt qu’à l’émission.

> Bangoumi migre sur TF1

Yann Barthès ne quitte pas Canal+ seul. L’animateur emporte avec lui sa société de production Bangumi, créée en 2011 avec Laurent Bon, une société qui produit depuis sa création Le Petit Journal.

La star du PAF débarquera donc à TF1 avec son équipe composée d’une quarantaine de personnes (décrypteurs, programmateurs, humoristes, researchers, documentalistes, production artistique, production technique). Martin Weill, Panayotis Pascot, Hugo Clément, Eric et Quentin suivront également Yann Barthès dans cette nouvelle aventure. Il ne serait pas non plus étonnant de retrouver le duo Catherine et Liliane sur la Une. Canal+ aura donc du mal à proposer une émission identique à l’original.

> Cyrille Eldin, le nouveau Yann Barthès ?

Depuis l’annonce du départ de l’animateur pour TF1, les rumeurs concernant son remplaçant vont bon train. Mais le nom de Cyrille Eldin revient de plus en plus fréquemment. Une relève qui aurait du sens si l’objectif de la chaîne est de rester fidèle au concept lancé en 2011.

Le journaliste est déjà bien connu des téléspectateurs de Canal+ pour ses interviews décalées et décomplexées des personnalités du monde politique. Qui plus est, Cyrille Eldin s'était déjà essayé à une reprise à la présentation du Petit Journal, le 30 mars dernier, lorsqu'il avait remplacé au pied levé un Yann Barthès malade.

Lors de son passage, le trublion n’avait cependant pas excellé dans l’exercice et demeure, pour l’heure plus chroniqueur qu’animateur. "Il a choisi un garçon compétent pour le remplacer, mais beaucoup moins brillant pour ne pas se sentir en danger", assurait d'ailleurs Cyrille Eldin ce jour là en ouverture de l’émission.

> L’essai raté de Maïtena Biraben

La saison dernière, Vincent Bolloré voulait sauver Le Grand Journal. Pour ce faire, l’homme d’affaire avait demandé à Maïtena Biraben, qui officiait sur Le Supplément, de remplacer Antoine de Caunes.

Une expérience qui s’est soldée par un véritable échec: les audiences du Grand Journal ne sont jamais vraiment remontées et Maïtena Biraben a été remerciée. Pourtant, c'est bien la même stratégie que tend à employer le patron de Canal+ avec Le Petit Journal. Dans ce contexte, difficile donc d’imaginer une issue plus positive pour l'émission satirique devenu contre-pouvoir politique dans le PAF.