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Chamois, bouquetins et cerfs trompent le réchauffement climatique en gagnant de l'altitude

Un chamois. (illustration)

Un chamois. (illustration) - Lexe-1 - flickr - CC

S'il fait trop chaud, allons vivre plus haut. Une étude suisse montre que les mammifères savent, et pas seulement les plantes et les poissons, s'adapter à la montée des températures.

Plus vous montez en altitude, plus il fait frais. Cette réalité n'a pas échappé aux chamois, bouquetins et cerfs, révèle une étude suisse réalisée sous l'égide de l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL). En deux décennies, ces mammifères ont gagné de l'altitude pour chercher des zones plus fraîches. A chaque fois que l'on gagne 150 m, la température baisse d'1°Celsius.

Selon l'étude publiée dans la revue Echosphère la prise de hauteur des mammifères est significative: 80 mètres pour les cerfs, 95 pour les chamois et 135 pour les bouquetins en moyenne. Pour mesurer cette migration vers un peu plus de hauteur, les scientifiques se sont fondés sur les données de l'Office des Grisons (Canton suisse) de la chasse et de la pêche. Depuis 1991 et jusqu'en 2013, l'organisme a répertorié les quelque 230.000 emplacements où ont été abattus les ongulés.

Une augmentation de la température de 1,3° en moyenne

Les chercheurs ont remarqué que, sur les zones étudiées, la température avait augmenté de 1,3° en moyenne. On peut donc raisonnablement penser les espèces qui le pouvaient sont montées d'un étage pour gagner une atmosphère plus clémente. A l'inverse des chevreuils qui vivent dans les forêts des plaines et qui ne sont pas équipés pour grimper dans les hauteurs.

Une étude précédente du même institut avait aussi déterminé que les bouquetins et chamois n'étaient pas en moins bonne santé qu'avant l'élévation de température. Au contraire, le climat se réchauffant, ils trouvent une nourriture plus abondante. La croissance plus rapide de leurs cornes en est une preuve.

Le plus grand enseignement de cette étude est aussi qu'elle montre une capacité d'adaptation des mammifères alors que les scientifiques n'avaient observé de telles migrations que pour la flore et les animaux à sang froid. Ainsi les poissons qui, selon un article de Nature de 2013, remontent vers des latitudes boréales ou descendent vers des eaux plus profondes.

David Namias