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Animaux

Les éleveurs de brebis réclament un nouveau plan contre le loup

Cette fois, les anti-loups donnent de la voix. En ligne de mire, le futur "plan loup" 2018-2023 qu'ils voudraient voir réviser.

Quelque 2.000 éleveurs ont prévu de manifester lundi à Lyon. Le loup cristallise leur colère. Dans le département de l'Aveyron qui compte 800.000 brebis, les attaques de loups se multiplient. Près de 180 brebis ont été victimes de l'animal au 30 août 2017, contre seulement 40 en 2014. Victimes aussi, les éleveurs qui vivent dans la hantise de retrouver une ou plusieurs de leurs bêtes égorgées. Rien ne protège de leurs attaques, ni les clôtures, ni les filets, ni les chiens de protection, selon eux. Impossible aussi de surveiller des troupeaux de plusieurs centaines de bêtes pâturant sur des dizaines d'hectares accidentés du Larzac et couverts de chênes, de buis et de genévriers.

Quant à rentrer les brebis à la bergerie, ce ne serait pas non plus la solution. C'est une nécessité pour respecter le cahier des charges du fromage Roquefort AOC, "fabriqué avec du lait de brebis qui doivent pâturer à l'extérieur", et celui du "label rouge pour les agneaux sous mère", rappelle François Giacobbi, éleveur chargé du dossier "loup" pour la Chambre d'agriculture du département.

Un objectif "zéro attaque", mais comment?

Que réclament les éleveurs? François Giacobbi détaille:

"Il faut que l'on puisse tuer les loups qui attaquent les troupeaux, de façon à ce que le loup réapprenne la peur. Cela ne veut pas dire exterminer le loup, ça veut dire tout loup ou toute meute qui représente un danger pour un troupeau doit être éliminés".

Pour la Fédération nationale ovine comme pour la FDSEA de l'Aveyron, la solution passe par un objectif "zéro attaque". Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, l'avait lui-même avancé lors d'un déplacement dans l'Aveyron, le mois dernier, sans préciser comment l'atteindre. Pour les éleveurs, il faudrait un nouveau plan national du loup qui prenne mieux en compte les impératifs des éleveurs. Car la précédente version du plan pour la période 2018-2023 présentée en septembre avait conduit les associations d'éleveurs à claquer la porte de la réunion.

Problème, le loup est une espèce protégée en Europe, dont la présence en France est largement défendue par des organisations de protection de l'environnement.
David Namias avec Camille Michelland avec Marine Scherer