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Préhistoire: des scientifiques découvrent que le mammouth a connu des mutations génétiques néfastes

Un scientifique auprès d'ossements de mammouth, au Mexique. (Photo d'illustration)

Un scientifique auprès d'ossements de mammouth, au Mexique. (Photo d'illustration) - Julio Cesar AGUILAR - AFP

Selon une étude, la raréfaction des mammouths au fil de la préhistoire a suscité chez eux une multiplication de mutations génétiques handicapantes.

L'effondrement des populations de mammouths laineux a provoqué des mutations génétiques dévastatrices qui ont conduit à la disparition des derniers de ces animaux encore présents dans une île de l'Arctique il y a 3.700 ans. Les mammouths étaient les grands herbivores les plus répandus en Amérique du Nord et en Sibérie jusqu'à leur extinction sur les terres continentales il y a environ 10.000 ans.

Ils ont été victimes du réchauffement du climat après le dernier âge glaciaire (-75.000 à - 12.000 ans) et de la chasse des populations humaines, expliquent les auteurs d'une étude publiée ce jeudi dans la revue scientifique américaine PLOS Genetics. Ces chercheurs, dont Rebekah Rogers et Montgomery Slatkin de l'université de Californie à Berkeley, ont comparé le génome d'un mammouth continental datant de 45.000 ans, quand leurs populations étaient abondantes, à celui d'un de ces animaux qui vivait il y a environ 4.300 ans dans un troupeau de 300 têtes dans la petite île Wrangel, juste avant leur extinction.

Les mammouths avaient perdu de nombreux récepteurs olfactifs

Leur analyse révèle que le génome de l'un de ces derniers mammouths avait accumulé de multiples mutations néfastes. Ces animaux avaient ainsi perdu de nombreux récepteurs olfactifs permettant de détecter les odeurs ainsi que des protéines urinaires, ce qui a pu avoir un impact sur leur statut dans le groupe ainsi que sur leur reproduction. La comparaison entre ces deux génomes a donné aux chercheurs une occasion rare de voir ce qui arrive au patrimoine génétique quand la taille de la population d'une espèce se réduit fortement.

Ces résultats confortent une théorie en discussion depuis des décennies selon laquelle une forte diminution de la population d'une espèce entraîne une multiplication de mutations génétiques néfastes, soulignent les auteurs. Ces conclusions pourraient aussi être utiles pour aider dans les efforts de préservation des espèces en danger d'extinction.

R.V. avec AFP