BFM Business
Conso

38% des utilisateurs de sites de recontres recherchent une aventure sans lendemain

4 Français sur 10 se sont déjà inscrits sur une site de rencontres au cours de leur vie.

4 Français sur 10 se sont déjà inscrits sur une site de rencontres au cours de leur vie. - Wikipedia

57% des français ayant surfé sur un site de rencontres déclarent avoir eu une relation intime sans lendemain. Ils n'étaient que 51% en 2012.

Les rencontres via Internet seraient-elles de plus en plus légères? Selon une étude réalisée par l'Ifop en partenariat avec CAM4.fr en avril auprès d’un échantillon représentatif de 2.000 individus, la part des utilisateurs inscrits sur des sites de rencontre admettant n’y rechercher que des aventures sans lendemain est passée de 22% en 2012 à 38% en 2015. Soit près du double en seulement trois ans.

De plus, 57% des français ayant surfé sur un site de rencontre déclarent avoir eu une relation intime sans lendemain avec un membre rencontré par ce biais, soit 6 points de plus qu’en 2012.

Ces résultats "confirment l'idée (...) assez répandue" que "ces nouveaux territoires de rencontre sont plus propices au recrutement de partenaires occasionnels qu'à la formation de relations de couple", indique l'étude. 

La culture du "coup d'un soir"

Cette progression s'accompagne d'une entrée dans les mœurs de l'usage des sites de rencontres: 4 Français sur 10 s'y sont déjà inscrits au cours de leur vie, contre 2 sur 10 en 2010. L'usage généralisé des nouvelles technologies, en particulier des applications de smartphones (du type Tinder, Happn, etc.) "crée un rapprochement accéléré" à travers la géolocalisation ou encore l'anonymat que garantissent ces sites, conduisant "facilement à la relation sexuelle", note François Kraus, directeur d'études à l'Ifop.

Au total, un quart des Français (26%) ont déjà eu un rapport sexuel avec un(e) partenaire rencontré(e) sur ce type de site, contre 13% en 2012, relève encore l'étude. Cette "culture du coup d'un soir", s'explique également selon lui par "l'impression qu'on pourra toujours trouver mieux".

"L'utilisation des nouvelles technologies permet très facilement de multiplier les partenaires pour finalement essayer de trouver le bon", dit-il encore. Ces nouvelles technologies favorisent également le développement de pratiques sexuelles virtuelles, comme les échanges de photos ou les échanges via webcam à caractère sexuel.

Ces deux tendances (sexe sans lendemain et sexe virtuel) "participent à un même mouvement de réduction de la sexualité à une activité dans laquelle il n'y a pas d'engagement affectif, à une sorte de masturbation avec le corps de l'autre", analyse François Kraus.

Une disparité entre les hommes et les femmes 

L’étude révèle aussi d’autres données intéressantes qui montrent de vraies différences de pratiques entre les hommes et les femmes. On apprend ainsi que deux tiers des inscrits sur les sites de rencontres sont des hommes (63%), loin de la parité affichée par la plupart d'entre eux. Et 3 inscrits sur 10 sont déjà en couple. 

Dautre part, la moitié des hommes (50%) admettent ne rechercher que des relations passagères contre 11% pour les femmes. Il n'en reste pas moins que la relation sérieuse reste un idéal pour la majorité des personnes inscrites (62%).

Déborah Coeffier avec AFP