BFM Business
Conso

Le petit manuel pour se sentir mieux dans sa peau

-

- - Shutterstock

Il y a des jours où rien ne va. Un vague à l’âme s’empare de nous et ne veut plus nous quitter, parfois sans même que l’on sache pourquoi. Y a-t-il un remède contre cela ? Oui, mais à une condition : qu’on s’accorde un peu de fantaisie.

Se créer un amour imaginaire

Pour atteindre un état d’esprit auquel les autres seront sensibles, la psychanalyste Marie-Laure Colonna* suggère de se créer un amant intérieur : "Imaginer un homme qui nous remplit d’amour, de chaleur enveloppante et rassurante. Puis érotiser le temps que l’on consacre à se préparer pour lui pour se sentir plus belle, plus féminine. Enfin, ne plus sortir seule, mais avec lui". Vous le verrez, la réaction de ceux qui vous entourent s’en trouvera changée : vous constaterez par exemple que les serveurs s’empresseront d’avantage pour vous au restaurant, ce qui est bon signe.

*Auteure de L’Aventure du couple aujourd’hui (Dervy).

Cultiver sa différence

Enfant, notre doudou et autres objets transitionnels nous ont aidé à nous éloigner de notre mère, et à accepter le fait d’être différente d’elle. Un processus qu’il faut apprendre à reproduire une fois adulte pour pouvoir s’aimer tel que l’on est. Chacun possède ses propres défauts : une maladresse naturelle, un nez un peu trop prononcé ou encore une voix rocailleuse. "Plutôt que de vous calquer sur un modèle inaccessible, cultivez ce qu’il y a d’original et de spécifique en vous", conseille la psychanalyste Martine Teillac*. Accueillir sereinement sa différence donne l’autorisation d’être soi-même, mais aussi de développer ces traits de caractère qui vous correspondent le plus. Prendre conscience de la distance qui nous sépare des autres, nous incite à la remplir de nous-même si l’on veut faire de vraies rencontres, et à acquérir la liberté d’agir, de penser, et d’être soi-même. Cultiver cette différence nous ouvre l’esprit et nous fait sortir du cercle vicieux du mauvais narcissisme qui nous encourage à ne rencontrer que des gens qui nous ressemblent.

*Auteure de S’aimer pour aimer les autres (First Éditions).

Apprendre à recevoir

John Dalla Costa*, fondateur du Centre d’orientation éthique, à Toronto (Canada) explique que si la générosité nous permet de nous réconcilier avec nous-même, "elle consiste d’abord à apprendre à être généreux avec soi. Il ne s’agit pas de s’encourager à donner plus, mais de se préparer à recevoir pleinement tout ce qui nous est offert. C’est un processus d’immersion dans la générosité et non un exercice de maîtrise personnelle. La gratitude est notre réponse à la personne qui nous a donné quelque chose. Ce 'merci' ouvre notre cœur et celui de l’autre. Et, chaque fois, cela nous invite à contempler la bonté qui, parfois, échappe au regard que nous posons sur la vie quotidienne et sur nous-même".

*Coauteur de L’Art de la générosité (Le Jour).

Adopter un animal de compagnie

On ne s’en doute pas forcément, mais nos animaux de compagnie s’avèrent être de grands thérapeutes. Ils nous prouvent que nous sommes des personnes qui méritent d’être aimées en nous offrant un amour inconditionnel. Le champion de la liste est le chat korat, une espèce au regard vert intense et au pelage gris qui vient de Thaïlande. La psychothérapeute Claude Imbert nous conseille d’ailleurs vivement cette race : "Ils sont si sociables et donnent tant d’amour que je les fais intervenir dans mon travail. J’ai deux mâles qui accueillent mes patients et créent un lien d’amour avec eux. Ils leur donnent des petits coups de tête et s’offrent pattes en l’air pour se faire gratter le ventre, comme des petits chiens. Ils aident les personnes fragilisées à se retrouver et parfois à se réconcilier avec elles-mêmes."

Renouer avec sa mère

Difficile de réussir à s’aimer quand notre mère n’a pas su nous comprendre ou nous choyer. Dans ce cas, le Dr Claude Imbert suggère : "En se reliant à tout l’amour qu’elle nous a donné quand nous étions un embryon, en écartant les dangers qui nous menaçaient. Tout au long de la grossesse, notre mère a protégé notre système immunitaire en nous recouvrant d’anticorps. Elle a empêché les contractions utérines en fabriquant de la progestérone. Elle nous a fait un nid tendre et confortable en s’imbibant d’estrogènes, nous a inondés de bien-être en sécrétant davantage d’endorphines et a fourni l’énergie nécessaire à notre croissance en augmentant sa glycémie. Et même si nous avons été baptisés bébés Ogino ou si nous avons été confiés à la DASS, notre naissance est la preuve qu’il y a eu un désir maternel au-delà des apparences, sur un autre plan de conscience, plus profond. Découvrir l’existence de cette mère secrète, bienfaitrice, réconcilie profondément avec soi et donne envie de prendre soin de son corps."

Se dire de belles paroles

Les belles paroles restent en nous. La psychothérapeute Claude Imbert (1), adepte des travaux de Masaru Emoto (2), explique en quoi cela est logique : "Nous sommes composés de plus de 60 % d’eau et celle-ci se charge de nos pensées". Masaru Emoto est un chercheur japonais qui a étudié la mémoire de l’eau dans les années 1990, en confrontant des échantillons à différentes influences : sentiments d’amour ou de haine, rock ou musique classique. Leurs cristaux, observés au microscope une fois gelés, ont donné un résultat frappant : plus les ondes étaient positives, plus les cristaux étaient beaux. Cette expérience prouve donc que si on améliore nos pensées, nos cellules peuvent alors se sublimer.

1 Auteure de Faites vous-même votre psychothérapie, retrouver l’amour de soi (Éditions VH). 2 Auteur de Les Messages cachés de l’eau (Guy Trédaniel Éditions).

Regarder autour de soi

Le monde nous parle : un slogan, une affiche, un papier trouvé dans la rue, un titre de livre qui nous interpelle ou encore notre GPS qui annonce "Faites demi-tour dès que possible". "Ces messages sont autant de rébus que l’univers nous propose de décoder pour nous transmettre des signes précis. Quand nous sommes connectés aux éléments qui nous entourent, ces messages traduisent une partie de nous-même qui ne parvient pas à communiquer avec notre conscience. Se laisser inspirer par les signes extérieurs, se sentir guidée, cela donne confiance en soi", explique Claude Imbert.

Incarner la beauté

"À votre façon, vous incarnez la beauté, et vous méritez de vous accorder un budget pour vous faire du bien, être encore plus rayonnante. Travaillez donc l’intention que vous mettez dans vos gestes de beauté", assure Claude Imbert. Lors de votre soin quotidien, étalez avec soin et amour votre crème anti-rides : cela vaudra tous les masques au caviar du monde. Lorsque vous achetez une paire de chaussures qui vous font des jambes dignes d’un mannequin, ne vous contentez pas d’être ravie : "Allez jusqu’au bout de votre intention, conseille la psychothérapeute. Jusqu’à ressentir en quoi cette chaussure, ce parfum, ce bijou, est une manifestation de votre beauté intérieure et résonne avec votre être profond."

Pratiquer l’autodérision

La crainte de ne pas être aimé ou de ne plus l’être est, d’un point de vue psychanalytique, un symptôme classique de la névrose hystérique. N’ayez pas peur, si ce diagnostic peut être difficile à entendre, il prédispose également à "des qualités intéressantes, par exemple une imagination fertile", comme l’ explique Dominique Drillon*, président de l’Institut Psychanalyse et Management. Le comble, d’après la thérapeute Betty Saussale, c’est que cela fait de vous la plus drôle de la bande : "Pour survivre psychiquement, les angoissés sont souvent obligés de mettre en scène leurs démons intérieurs sur un mode humoristique. D’où le charme de Woody Allen". Etre de nature anxieuse serait donc un atout majeur pour faire de l’autodérision. Alors riez, et riez de vous.

*Auteur de Le Bonheur d’être névrosé (L’Archipel).

Aurélie Buhagiar pour BFMTV