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Le petit manuel pour réussir à contrôler ses excès

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On a toutes tendance à être prisonnières de nos pulsions, que l’on soit maniaque, bavarde, dépensière, gourmande ou encore râleuse. Pour parvenir à maîtriser ses excès et sortir de la culpabilité, il faut d’abord comprendre ce qui se cache derrière.

Agir de manière concrète

Vous êtes fatiguée de vous énerver tout le temps pour rien : crier après vos enfants parce qu’ils ne s’habillent pas suffisamment vite ou encore vous mettre en rogne parce que vous n’arrivez pas à mettre la main sur vos clés. La solution serait peut-être 'tout simplement' de changer ces comportements. 'Quand on veut, on peut', dit un fameux proverbe, et il se pourrait bien qu’il ait raison. Elsa Godart*, philosophe et psychanalyste, en est même persuadée : "La volonté est comme un outil qui nous arme de pouvoir sur nous-même si on sait s’en servir." Suivant ce principe, elle a mis au point la 'volothérapie', une technique efficace sur les grands excités, à condition de se confronter à ses difficultés en abordant quatre points :

Définissez les origines de votre mal-être.

Déterminez les raisons pour lesquelles vous acceptez cette souffrance plutôt que de la combattre.

Cherchez les moyens pour changer votre situation, en vous fixant des objectifs par exemple.

Mettez au point un planning pour vous aider à pratiquer votre volonté au quotidien.

  • *Auteure de Je veux donc je peux ! (Pocket Évolution).
  • Transformer son épreuve en épopée
  • "S’inspirer des mythes anciens est un excellent moyen de lutter contre ses excès, explique Denis Doucet*, psychologue. Cela permet de renouer avec ses désirs profonds, de renforcer ses aspirations et de s’engager indéfectiblement dans l’aventure." Gourmande, si vous êtes vraiment déterminée à arrêter les sucreries, transformez cette bonne résolution en épopée.
  • Au quotidien, cela se traduit par de petites actions comme de passer fièrement dans le rayon des bonbons au supermarché en vous répétant que vous êtes en train de commettre un acte valeureux. Au bureau, exprimez clairement un 'Non merci' sur un ton franc et direct lorsqu’on vous tend un paquet de biscuits pour que tout le monde sache que vous accomplissez un exploit inédit. N’oubliez pas de féliciter et d’encourager la guerrière que vous devenez. Si vous avez peur de craquer, appliquez cette citation de Doucet : "Devenir l’héroïne de sa propre vie remplit celle-ci de sens et lui confère une valeur inestimable."

*Auteur de Savoir lâcher prise. Souffrez-vous de suradaptation ? (Ixelles éditions).

S’appuyer sur ses proches

Charger un ami de nous rappeler les limites que l’on s’est fixées, nous incite à ne pas les dépasser. Et c’est prouvé. C’est pourquoi la psychologue addictologue Marie de Noailles nous le conseille vivement : "Si le plaisir de faire la fête risque de vous faire oublier la fameuse maxime 'Boire ou conduire, il faut choisir', demandez à un ami de vous cadrer".

Compenser sans culpabiliser

Pendant que votre mari passe ses week-ends au travail, vous comblez le manque en dévalisant les boutiques. Ce n’est plus la peine de culpabiliser, car d’après le psychothérapeute Alain Héril*, du moment que vous ne vous mettez pas en danger financièrement, c’est "une stratégie efficace sur le court terme, car elle fait baisser la tension et permet de moins souffrir de la frustration". Assumez vos petites pulsions. Vous n’avez pas besoin d’acheter cette énième paire de solaires, vous le savez, mais avouez que cela vous ferait beaucoup de bien.

* Coauteur de Aimer (Marabout). 

Laisser son esprit vagabonder

Vos journées de travail sont rudes et se finissent tard le soir ? Apprenez à vous détacher de cette dépendance au boulot "en prenant conscience que travailler en excès est une façon de s’empêcher de ressentir", explique le psychiatre Gérard Apfeldorfer*. Commencez par apprivoiser vos émotions pour ne plus les craindre. Le spécialiste conseille par exemple de se rendre dans un café, et d’y passer dix minutes sans rien faire dans un premier temps, à regarder ce qui se passe autour de vous. Puis, retentez l’expérience en laissant cette fois vos pensées s’évader librement.

Faites ensuite le point sur celles qui vous ont traversé l’esprit. Vous aurez alors sans doute remarqué que le fait de se focaliser sur les éléments externes avant de se reconnecter à soi-même, a un effet rassurant. Notre cerveau n’est donc pas forcément envahi par des pensées négatives, et on est tout à fait capable d’avoir des idées nous procurant du plaisir. Comme de retrouver une amie pour discuter autour d’un bon verre de vin.

*Auteur de Les Relations durables (Odile Jacob Poches).

Se poser les bonnes questions pour mieux y répondre

Du genre maniaque, vous ne vous arrêtez pas de récurer votre intérieur tant qu’il n’est pas impeccable, jusqu’à vous sentir prisonnière de cette situation. Stoppez cette psychose ménagère en vous posant les deux questions clés de la psychothérapeute Valérie Colin-Simard* :

Est-ce que j’agis par besoin de tout contrôler ? Si la réponse est positive, c’est que la partie masculine de votre personnalité a tendance à court-circuiter la partie féminine, sûrement en manque de plaisir. Ecrivez une liste de vingt petits bonheurs simples pour inverser cette manie. Programmez-en un par jour au moins pour remplacer vos excès de maniaquerie.

Suis-je animée par un souci constant de perfection ? Si vous répondez à cette question par l’affirmative, c’est sûrement que vous pensez que pour être aimé, il faut être parfait. Plutôt que de vous faire des idées, demandez directement à vos proches les raisons pour lesquelles ils vous apprécient. Vous allez très vite vous apercevoir qu’on vous aime pour autre chose que votre sens de la propreté.

*Auteure de Quand les femmes s’éveilleront (Pocket).

Se fixer un cadre

Avalanche de SMS, coups de fils qui n’en finissent plus ou encore conversations interminables avec la voisine du dessous, devant un manque flagrant de limites, vous avez beau aimer communiquer, vous ressentez quand même un malaise. "L’absence de cadre trouble les repères, conduit à la confusion et, parfois, à une perte d’identité", avertit la psychothérapeute Catherine Deshays*. Pour contrer le naufrage qui paraît inévitable, une solution : reprenez le contrôle. Pour ça, fixez-vous un emploi du temps et obligez-vous à vous y tenir. Avertissez votre interlocuteur du temps maximum que vous pouvez passer en sa compagnie. S’il se vexe, rassurez-le en disant que vous avez à cœur de privilégier la qualité à la quantité.

*Auteure de Trouver la bonne distance avec l’autre (InterÉditions).

S’en remettre au pouvoir de la musique

Difficile de retenir son humeur lorsqu’on est coincé dans un bouchon, et que les voitures de derrière n’arrêtent pas de klaxonner. La psychothérapeute Brigitte Nolin a imaginé une technique en trois actes faisant appel à la musique, qui vous permettra de passer au-dessus de toutes ces situations énervantes. Commencez par choisir un CD chez vous, qui provoque en vous une sensation de bien-être et de détente. Ecoutez-le plusieurs fois en vous rappelant un souvenir agréable. Tout en écoutant la musique, créez un geste d’encrage qui va graver en vous ce moment de plénitude. Caressez-vous le lobe de l’oreille, ou encerclez votre poignet avec deux doigts par exemple. Cette petite stimulation, à condition de la reproduire régulièrement pour entretenir votre mémoire, provoquera un effet apaisant immédiat quand vous en ressentirez le besoin. De retour dans les bouchons, passez votre CD salvateur en effectuant le geste magique. Vous sentirez automatiquement une sensation agréable monter en vous, tout simplement parce que notre système émotionnel est purement associatif.

Tester l’hypnose 

Depuis que votre conjoint a oublié votre anniversaire, vous ne pensez plus qu’à ça. Il a beau essayer de se racheter en repassant lui-même ses vêtements, il reste pour vous un traître. Vous en avez assez de radoter et d’ennuyer vos proches ? La solution serait bien de vous couper les cordes vocales pour vous faire taire. Et c’est possible sans avoir à passer par le bistouri, mais en pratiquant l’hypnose. "Une fois l’inhibition programmée par l’hypnothérapeute, à chaque fois que vous tentez d’articuler le mot fatal, il se bloque au fond de votre gorge", affirme le psychologue Joseph Messinger*.

*Auteur de Les Gestes du mensonge (First éditions Psycho).

Aurélie Buhagiar pour BFMTV