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Un "Psytruck" pour faire "évoluer les idées reçues" sur les troubles mentaux

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Depuis le 16 mars, un "psytruck" sillonne les départements de la Drôme, l'Isère, la Savoie et la Haute-Savoie. L'enjeu: sensibiliser aux troubles mentaux.

Après le food truck, voici le "psytruck". Ce "camion des psys" sillonne petites et grandes villes de quatre départements: l'Isère, la Drôme, la Savoie et Haute-Savoie, déroule dans le cadre des semaines d'information sur la santé mentale (du 16 au 29 mars).

A bord, une équipe de psys et de soignants va à la rencontre du public pour le sensibiliser aux troubles mentaux. "On dit tout de suite aux gens qu'on ne vend rien, car, autrement, ils se méfient!", sourit Julien Dubreucq, psychiatre de 31 ans à l'origine du projet.

A l'aide d'un "quiz", il tente de questionner passants et chalands sur le sujet tabou des maladies ou troubles mentaux, comme la schizophrénie, la bi-polarité, la dépression, les angoisses. Le but c'est de faire évoluer les idées reçues qui sont encore malheureusement trop fréquentes sur les troubles psychiques et maladies mentales", explique le psychiatre, référent des Centres experts pour la schizophrénie, membre de la fondation "FondaMental", et référent au Centre de Réhabilitation psychosociale (C3R) à Grenoble.

Repérer tôt les malades

Faire évoluer les mentalités, mais aussi informer pour mieux prendre en charge: "Informer est important pour pouvoir repérer les malades tôt. On sait qu'en moyenne il y a un délai de diagnostic de 5 ans pour la schizophrénie et de 10 ans pour un trouble bi-polaire", les pathologies mentales affectant en moyenne 20% de la population, relève Julien Gobbo, coordinateur du Réseau handicap psychique (REHPSY).

Fabienne, qui est venue se renseigner au "Psytruck", a longtemps été dans l'ignorance: "Cela fait 10 ans que mon fils est malade. Schizophrène. Au début, on était complètement perdus, c'est le ciel qui vous tombe sur la tête. Le premier médecin qui a donné le diagnostic m'a dit: il n'y a rien à faire, il sera comme ça toute sa vie!". Depuis la situation s'est grandement améliorée: "Ce qui fait souffrir ceux qui ont des proches malades, c'est l'ignorance. Quand on commence à comprendre la maladie, on arrive plus à prendre le dessus".

L'an dernier, l'initiative du "Psytruck" avait touché entre 700 et 1.000 personnes pour sa première édition.

La rédaction avec AFP