Alain Juppé dénonce le "harcèlement" du Petit Journal

Invité du Supplément sur Canal+, le maire de Bordeaux et candidat Les Républicains a évoqué les méthodes "ridicules" des équipes de Yann Barthès et "la pression" que l'émission exerçait sur les politiques.

On n'est pas couché et Le Petit Journal, même combat. Si de nombreux hommes politiques ne sont pas des fervents admirateurs du talk-show de Laurent Ruquier sur France 2, beaucoup ne portent pas non plus dans leur coeur l'émission satirique de Canal+ présentée par Yann Barthès. Sur le plateau du Supplément ce dimanche 24 avril, Alain Juppé a profité de son passage sur la chaîne pour dénoncer justement le travail, proche du "harcèlement", des équipes du Petit Journal.

En fin d'émission, face à Ali Baddou, le maire de Bordeaux et candidat Les Républicains s'est épanché sur "la pression extraordinaire" qu'exerçaient les journalistes sur les hommes politiques, en particulier ceux du Petit Journal. "Quand vous vous déplacez dans la rue, vous avez une perche au dessus de vous et un journaliste qui vous pose vingt-cinq fois la même question", s'est d'abord agacé Alain Juppé, avant de se voir répondre par le présentateur de l'émission, "il fait bien son boulot".

"Je ne sais pas s'il fait bien son boulot, ça, c'est à vous d'en juger, a répliqué Alain Juppé. Mais mettez-vous à la place de l'homme politique. C'est du harcèlement. Parfois, on garde son sang-froid. Ce que je m'efforce de faire, je souris... Et parfois, ça pète. Il ne faut pas que ça pète..."

"Ce qui les intéresse? Savoir si j'ai lavé ma chemise depuis Noël..."

Face aux critiques de son invité à l'égard du Petit Journal (produit par Bangumi, également producteur du Supplément), Ali Baddou a tenu à défendre les équipes de Yann Barthès: "Vous évoquez Le Petit Journal, mais on n'y parle jamais de vie privée. Et ce n'est pas au Petit Journal que les politiques se mettent en scène."

"L'histoire de mon étiquette sur ma chemise, c'est le Petit Journal, a alors tenu à rappeler Alain Juppé. C'est absolument ridicule. Je rencontre 600 jeunes un soir, c'est quand même important. Et quel est le sujet qui les intéresse? C'est de savoir si j'ai lavé ma chemise depuis Noël..."

Alors qu'Ali Baddou assure qu'il s'agissait d'un "clin d'oeil", le candidat à la primaire Les Républicains mettra fin au débat, entre amertume et fatalisme: "Ce sont les médias tels qu'ils sont et on ne les changera pas..."

Fabien Morin