BFMTV
TV

Questions pour un champion: à quoi va ressembler la nouvelle formule avec Samuel Etienne?

Samuel Etienne sur le plateau de "Questions pour un champion", sur France 3.

Samuel Etienne sur le plateau de "Questions pour un champion", sur France 3. - Bernard Barbereau - FTV

Vingt huit ans que rien n'avait bougé. Après l'éviction houleuse de Julien Lepers, le jeu culte de France 3 va (un peu) évoluer.

Samuel Etienne va-t-il faire la révolution, aux manettes de Questions pour un champion? Pas tout à fait. Mais le jeu culte de France 3 va revenir fin février, un brin dépoussiéré et assagi. Les enregistrements ont d'ores et déjà commencé. Voilà ce que nous réserve le nouveau Questions pour un champion sans son présentateur historique, Julien Lepers.

> Un changement de décor

Dans le décor bleu et orange, les règles restent identiques: quatre candidats s'affrontent autour de questions de culture générale, pressés par le chronomètre. Mais après 28 ans de quasi-statu quo, le plateau s'agrandit et se modernise en s'ouvrant au public, plus présent derrière les pupitres des candidats. Exit la voix off, si caractéristique, qui a aussi disparu en même temps que Julien Lepers.

> Un changement de ton

Jusqu'ici présentateur du JT de mi-journée de la chaîne, après des débuts sur Canal+, Samuel Etienne se donne surtout pour objectif d'être proche des passionnés de Questions pour un champion. Le néo-présentateur met les candidats en avant, fait le tour du public, répond à tout le monde sur Twitter, et devrait même entamer bientôt une tournée des clubs de fans de l'émission.

Il y ajoute quelques calembours qui, il l'espère, deviendront sa marque de fabrique, et qu'il s'interdisait quand il présentait les infos. "Prenez soin de vous", lance à la fin de chaque émission, Samuel Etienne, une formule qui ponctuait déjà la fin de ses JT, comme une marque ultime de bienveillance avant de se quitter. Sur le plateau, le public, plutôt âgé, semble séduit.

> Changement de style

"C'est bien parti, il a déjà un style assez personnel", juge un des candidats, Claude, 68 ans, membre du club de Valence de fans de l'émission. "Il est plus calme que Julien Lepers, il ne force pas sa voix. Pour poser des questions, c'est impeccable ça ne nous déconcentre pas".

Arrivé troisième, Claude repart avec un séjour de vacances, des chocolats, une valise et des livres. Rare figure jeune du public, Caroline encourage son compagnon Fabrice, arrivé en finale après avoir répondu difficilement à une série de questions autour du chiffre 7.

"Je ne l'aimais pas trop sur Canal+, mais là, Samuel Etienne est super avec les candidats", estime-t-elle. Le nouvel animateur sait qu'il n'a pas droit à l'erreur: "Sur un média grand public, dès qu'on ne fait pas d'audience, on s'en va", reconnaît-il, conscient de la difficulté qu'il aura à revenir à l'info après un tournant aussi brusque dans sa carrière. Pour France 3, le défi sera de lutter contre l'effritement des audiences.

Samuel Etienne sur le plateau de "Questions pour un champion"
Samuel Etienne sur le plateau de "Questions pour un champion" © Barbereau Bernard - AFP

> Pour endiguer la baisse de l'audience

Le jeu, adapté d'un format britannique, a été regardé par 1,48 million de téléspectateurs (11,4% de parts d'audience) en moyenne en 2015, en légère baisse ces dernières années, mais toujours au-dessus de la moyenne d'audience de la chaîne.

"L'objectif est de se maintenir, et ensuite de trouver ou de récupérer un public qui est allé voir ailleurs", a expliqué Emmanuel Garcia, responsable des jeux de France 3, insistant sur le "naturel" de Samuel Etienne qui doit donner un nouveau souffle au jeu.

Questions pour un champion est "un bijou précieux", juge pour sa part Laure Chouchan, sa productrice chez Fremantle. "Notre pari est d'ouvrir une nouvelle ère (...) A un moment donné, on était peut-être trop 'club privé', trop élitiste."

Ecarté par la nouvelle patronne de France 3, Dana Hastier, qui le jugeait "ingérable" et veut moderniser la chaîne, Julien Lepers a publiquement protesté et refusé de se livrer au rite de l'émission d'adieu.

M. R. avec AFP