Le CSA se penche sur la question de la diversité

Ce mardi 6 octobre, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel a convié les patrons de chaînes et de radios à un colloque inédit portant sur le thème de la diversité.

Comment mieux représenter la diversité de notre société dans les médias audiovisuels? C'est sur ce sujet que le CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel) a organisé ce mardi 6 octobre un colloque très attendu. Car comme l'a confié Olivier Schrameck, président du CSA, à BFMTV, c'est la "première fois que se tient au Conseil Supérieur de l'Audiovisuel un colloque sur le thème de la diversité".

"C'est le fruit d’une prise de conscience très vaste et très profonde, poursuit Olivier Schrameck. Le problème de notre société aujourd’hui, c’est sa cohésion et nous n’obtiendrons plus de cohésion que si nous tenons compte de la diversité de celles et de ceux qui composent cette société et si tous peuvent se reconnaître à l’écran ou en écoutant les différentes stations de radio. Après l’école, les médias sont sans doute la meilleure ouverture à la diversité."

Refus de la politique des quotas

Tous les grands patrons de chaînes avaient répondu à l'invitation du CSA pour participer à ce colloque qui s'est composé de quatre tables rondes animées par Memona Hintermann-Afféjee, présidente du groupe de travail "Diversité" et par son vice-président, Nicolas About. La première s'est tenue sur le thème des "bonnes pratiques: expériences nationales et européennes", la seconde sur "Comment mieux représenter la diversité des origines dans les productions françaises?", la troisième sur le fait de savoir si "le principe d'une juste représentation de la diversité de la société française est transposable à la radio" et la dernière sur "la lutte contre les stéréotypes et les amalgames".

Le colloque s'est conclu par l'intervention de Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. Ces travaux consacrés à la diversité sont un signe fort envoyé par le CSA pour sensibiliser les médias sur ce thème souvent sujet à polémiques. Un CSA qui refuse en revanche de céder à la politique des quotas.

"Un débat animé et utile pour faire bouger les lignes"

Comme l'explique Olivier Schrameck à BFMTV, les quotas sont "l’ouverture de la contrainte". Le président du CSA poursuit : "Nous sommes dans une logique d’incitation et donc nous ne nous privons d’appréciations qualitatives, mais nous n’enfermons pas dans des catégories, parce que la catégorie, c’est la cristallisation et la formalisation de la différence. Nous devons accepter nos différences, mais aussi les surmonter."

Sur les réseaux sociaux, plusieurs participants à ce colloque se sont réjouis de l'initiative du CSA. C'est notamment le cas de Jérôme Fouqueray, directeur général de W9 qui a souligné un "débat animé et utile, pour mesurer les progrès déjà parcourus et continuer à faire bouger les lignes."

Fabien Morin