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William Leymergie, indétrônable lêve-tôt de Télématin depuis 30 ans

William Leymergie

William Leymergie - Bertrand Guay - AFP

30 ans qu'il réveille, dans la bonne humeur, les téléspectateurs de France 2 avec Télématin. Portrait d'un animateur incontournable du PAF, connu pour son humour et son exigence.

Il est, avec les tartines et le café, un incontournable du petit-déjeuner: William Leymergie incarne depuis maintenant trente ans l'émission Télématin, diffusée sur France 2, en animateur inoxydable d'un programme qui fait la course en tête.

Son premier souvenir de télévision remonte à ses 14 ans, lorsqu'il était en pension à La Rochelle. "Je regardais les matchs de rugby dans la rue, devant le magasin qui vendait des télés", raconte-t-il à l'AFP à l'occasion des 30 ans de l'émission. Depuis, les petits écrans ont envahi toutes les pièces de la maison et William Leymergie, cheveux en arrière et dents du bonheur, s'invite quotidiennement dans le salon et la chambre des Français. "Les gens me reçoivent chez eux à l'heure où ils sont en caleçon, en chemise de nuit. Je suis devenu un intime, un vieil ami de la famille", s'amuse celui qui cumule vingt-six années à la présentation de Télématin, et autant de matins à se lever à 5H00 pour prendre l'antenne à 6H30.

"William Leymergie est intouchable. A lui tout seul, c'est un Etat dans l'Etat"

Fan de théâtre, l'animateur est un professionnel "très exigeant", "parfois un peu rude", malgré un sens de l'humour certain, expliquent ses collaborateurs. Lui se qualifie d'"ambianceur" et se compare à l'ancien entraîneur de l'AJ Auxerre, Guy Roux, "coach paternaliste". La méthode fonctionne: Télématin est le leader incontesté de la tranche du matin, du lundi au samedi. En 2014, l'émission qui mélange informations et sujets magazines, a rassemblé 1,1 million de fidèles en moyenne chaque jour, soit 31,7% de part d'audience. "Il a un sens inné du public, de ce qui intéresse les gens", souligne Patrice Romedenne, présentateur de la revue de presse de Télématin.

En coulisses et en plateau, William Leymergie, 68 ans, règne sur une troupe d'une cinquantaine de personnes. "C'est le chef d'orchestre. Il est au four et au moulin, attentif à tout. Il peut répondre à un technicien tout en vous écoutant", explique le chroniqueur Grégoire Tournon. "Il se permet beaucoup de choses. Il est un peu avec son équipe comme avec un cheptel, avec un côté mâle dominant, cassant", confie un technicien qui a travaillé pour Télématin pendant cinq ans. "Mais il est intouchable à France 2. A lui tout seul, c'est un Etat dans l'Etat", ajoute-t-il.

"Quand je n'arriverai plus à Télématin avec la joie au bide, j'arrêterai"

En 2007, William Leymergie est mis à pied deux semaines à la suite d'une vive altercation avec l'un de ses chroniqueurs. Luc Deléglise, délégué syndical central CGT à France Télévisions, épingle un "comportement parfois limite" et des "remarques désobligeantes" de la part de l'animateur envers son équipe. Ce dernier concède ne pas avoir peur d'être franc mais, ajoute-t-il, "j'ai appris qu'on obtient plus avec la rondeur qu'en étant cash". Ses chroniqueurs, eux, rejettent tout abus de pouvoir et préfèrent souligner son sens de l'humour. 

En tout cas, l'heure de la retraite n'a pas encore sonné même si, lui et Michel Drucker, de quatre ans son aîné, se qualifient mutuellement de "dinosaure". "Il n'a jamais cherché à être à la mode, donc il est tranquille, il ne sera jamais démodé", analyse Nathanaël de Rincquesen, présentateur des journaux de Télématin. "Quand je me considérerai comme fripé et que je n'arriverai plus ici avec la joie au bide, j'arrêterai", prévient cependant William Leymergie, père et grand-père de trois petits enfants. "Ca peut-être dans deux ans comme dans cinq ans", dit-il. "Dans dix ans, il y a longtemps que je serai en train d'arroser mes jonquilles".

Romain IRIARTE avec AFP