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Australie: plus d'un million de kangourous vont y être tués cette année

Kangourous. (illustration)

Kangourous. (illustration) - Jeremy Couture - Flickr - CC

Entre la ponction gouvernementale et les abattages illégaux, les associations de défense de la faune s'inquiètent de la mise en danger du marsupial.

Les autorités australiennes prévoient de supprimer plus d'un million de kangourous en 2017, rapportent plusieurs médias anglo-saxons, dont The Independent. Le but? Préserver des pâturages mis en danger par la prolifération des marsupiaux, ainsi que la faune et la flore sauvages. La réduction du cheptel vise à garder cette population sous contrôle et à alléger la pression exercée sur d'autres espèces. Déjà en 2015, 1,5 million de ces bondissants mammifères avaient été éliminés. Mais la méthode est trop radicale, s'alarment des associations de défense de la faune. Ajoutée aux massacres illégaux perpétrés par les fermiers, la ponction trop importante mettrait en danger la survie à long terme du marsupial.

Une ponction trop importante ou non?

Selon un porte-parole du Bureau de l'environnement et du patrimoine de Nouvelles-Galles du Sud, les quotas institués sont "durables sur le long terme". Faux, s'insurge le Upper Hunter Valley Wildlife Aid qui aide pour la protection de la faune sauvage. "Si vous comptabilisez le nombre de kangourous tués par arme à feu, ceux renversés par les voitures, cela fait des millions et des millions chaque année", dénonce Brad Smith, secrétaire de l'association. 

Normalement, les propriétaires terriens se voient remettre par les parcs nationaux de quoi étiqueter les kangourous légalement éliminés. Sauf que d'après le responsable de l'association qui a suivi ces abattages pendant une dizaine d'années, la procédure est rarement suivie. "Souvent les agriculteurs tirent sur les kangourous juste pour nourrir leurs chiens", déplore-t-il.

Perte d'habitat naturel

Le problème est, selon Brad Smith, que les autorités ont seulement une vague idée du nombre de kangourous tués chaque année. "Il existe des statistiques officielles, mais ils (les responsables gouvernementaux, NDLR) ne connaissent pas le nombre total de tués chaque année, car beaucoup sont tués de façon illégale". Selon lui, 60% des "joeys" (surnom donné par les Australiens aux kangourous de moins d'un an) n'atteindront pas l'âge adulte à cause de l'action de l'homme.

Ces massacres ajoutés à la disparition de leur habitat naturel ne présageraient rien de bon pour ces marsupiaux emblématiques de l'île-continent. "Certes, ils se reproduisent comme des mouches, mais je précise que seuls 40% d'entre eux parviennent à l'âge adulte. A mesure que la population grandit dans les villes, l'habitat naturel se raréfie", explique le défenseur de la cause des kangourous.

David Namias