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Le jour où j’ai cessé de croire au Père Noël

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- - Charles Rodstrom - Flickr - CC

La course aux jouets a normalement pris fin pour les parents. Dans les cours d’école, les discussions sont restées âpres jusqu'à la sonnerie des vacances. Le père Noël existe-t-il ou pas? Quelques anciens enfants convoquent pour nous leurs souvenirs...

"De toute façon, le Père Noël, c’est les parents". Un jour, vers 7 ans et parfois plus tôt encore, la vérité éclate. A 6,8 ans en moyenne, assure une étude menée pour le fournisseur de VPN HMA. Traumatisme ou source de fierté, la nouvelle reste souvent dans les mémoires.

Ce jour-là, le monde perd un peu de sa magie, et les parents de leur confiance. BFMTV.com a interrogé quelques ex-bambins, qui racontent comment ils ont été chassés du paradis des enfants crédules.

Parfois cela tient à un banal problème de logistique. Le petit I. a ainsi découvert la supercherie à cause d’un bête emballage cadeau. Né à proximité de Noël, il avait ainsi observé que le papier qui enveloppait ses cadeaux d’anniversaire était le même que celui des cadeaux de Noël. Avec une certaine logique, il en a donc déduit que la source des cadeaux était la même. 

"Je doutais depuis longtemps"

Souvent, ce sont les parents eux-mêmes, négligents ou épuisés de devoir recourir à des stratagèmes de plus en plus compliqués pour préserver le mythe, qui craquent. D’autres estiment, comme les géniteur de R. que, passé un certain âge, ça suffit. N'y tenant plus, à l'approche d'un 25 décembre et après avoir convoqué la fratrie au pied du sapin, ils ont déballé tout de go: "Le père Noël n’existe pas, ce sont les parents qui apportent les cadeaux". Après s’être assurés qu’il y aurait tout de même encore des cadeaux, les petits sont retournés jouer tranquillement.

Mais le temps de l’innocence s’achève le plus souvent dans une cour de récré ou avec un grand frère un peu sadique. Comme celui d’O. "Un jour, la veille de Noël, chez les grands-parents, il m'a dit: 'Non mais tu es bête, il existe pas le père Noël de toute façon'. Mais pas de traumatisme ni de surprise, je doutais depuis longtemps, mes parents ayant une conception de la discrétion très personnelle".

Certains parents sont au contraire de véritables ninja. Et leurs bambins n’ont rien vu venir. Comme N. "très naïve" et dont les parents étaient "super doués". Le père Noël et la souris sont "morts" le même jour pour elle, après une dispute. N. refuse de ranger sa chambre. Sa mère la menace de la priver d’argent de poche. "Pas grave", répond la petite aux dents de lait fraîchement tombées, "la petite souris compensera". "Et tu crois que c'est qui la souris?!" Hein? Comment ça? C'était vous depuis tout ce temps?". "Mais oui, comme le père Noël!" 

"Pour pas avoir l'air bête j'ai dit que 'non'"

Pour d'autres, comme la petite H., un camarade moqueur et un père Noël mal fagoté ont suffi. "Le père Noël, c'est ton père", a lui a lancé le gamin. "Ce n'était même pas vrai", se souvient-elle, encore agacée. 

Le risque de croire "tard" au Père Noël, c’est un peu comme quand on va voir Star Wars après tout le monde, c'est de se faire spoiler. C’est ce qui est arrivé à J. en CM1 ou CM2. "J'y croyais encore à fond même si j'avais quelques doutes. Et puis un jour la prof a lancé 'bon, plus personne ne croit au Père Noël ici...?'. Et pour ne pas avoir l'air bête j'ai dit que 'non'".

La petite A., enfin, a la plus jolie des histoires. Pendant plusieurs années, elle a joué la crédulité de peur de peiner ses parents qui se donnaient un mal fou pour faire vivre le mythe.

M. R.