Non, la routine ne tue pas forcément le couple!

La routine met le couple à rude épreuve? Oui, mais elle est surtout dû à un manque d'attention et de communication avec votre partenaire.

Pour Magalie, des années de vie de couple ont rendu son mari transparent à ses yeux: "Nous étions rentrés dans une grosse routine et en général la routine c'est pour les choses les moins marrantes du quotidien. Mon époux me reprochait le fait que je ne le voyais plus". Un malaise typique dans la vie de couple: au bout de quelques années côte à côte, la relation s'essouffle.

Et si la routine effraie le couple, le professeur de psychiatrie Michel Lejoyeux avertit: "il ne faudrait pas qu'il y ait une sorte de peur de la routine ou de la répétition comme une maladie". Oui, la routine au sein des couples existe, mais il ne faut pas la rejeter entièrement. C'est là tout le paradoxe: "l'être humain a besoin d'habitude et à la fois trop de routine tue le désir", souligne Michel Lejoyeux.

"Il y a des routines épanouies"

Nous ne sommes d'ailleurs pas tous égaux face à la perception de routine. "Pour certains couples il y a des routines épanouies. Il y a des couples qui ont des répétitions routinières dans lesquelles ils trouvent du plaisir, souligne le professeur. D'autres vont être chercheurs de nouveauté. Il ne faut pas de dogme où tout le monde serait obligé à la répétition ou à la nouveauté".

Franck, 44 ans, n'avait pas le même ressenti que son épouse vis-à-vis de leur vie quotidienne: "Je suis restée 20 ans avec ma femme et quand le soir arrivait la routine m'angoissait alors qu'elle, elle trouvait ça confortable".

Pour enrayer la routine, le dialogue!

Selon Michel Lejoyeux, ce qui englue un couple dans une routine, c'est surtout le manque de communication: "Ce qui tue le plus le désir c'est l'inattention à l'autre: à un moment la répétition fait que l'autre devient transparent. La base d'une sortie de la routine c'est quand même la communication, dit-il. A partir du moment où il n'y a plus d'écoute de son désir et du désir de l'autre, évidemment il y a répétition mais tant qu'il y a un dialogue, il y a quelque chose qui peut émerger. Le désir est toujours là mais on n'est pas toujours en capacité de l'entendre ou de l'exprimer".

Communiquer même sur des émotions négatives, c'est bien là la clé pour enrayer la routine: "Il faut pouvoir dire ce dont on a envie, sans honte, sans culpabilité et c'est une manière de lutter contre la routine. Dans la routine il y a beaucoup de dépression: 'ce qui m'arrive n'est pas terrible mais je ne mérite pas beaucoup mieux', on baisse les bras".