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Le petit manuel pour arrêter de se plaindre

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Un temps maussade, des tensions familiales : parfois, on sent une envie irrépressible de se lamenter. Mais si se replier sur soi-même en gémissant est une attitude totalement stérile, se plaindre peut permettre d’avancer. Explications.

L’autocritique comme remède

Chaque matin, vous vous réveillez en regardant votre corps qui se ramollit. Vous vous dites que c'est de votre faute, vous n'auriez pas dû abandonner les cours d’abdo-fessier du lundi soir au profit votre émission préférée qui passe à la même heure. "Passer de la plainte à l’autocritique nous incite à prendre conscience de nos failles et de nos faiblesses mais aussi de nos points forts", souligne Martine Teillac*. C’est donc l’occasion pour vous de vous réconcilier avec les cours de sports.

*Auteure de S’aimer pour aimer les autres (First Éditions).

Accepter les hauts mais aussi les bas 

Il faut accepter l'idée que tout ne peut pas être rose dans notre quotidien. De la même manière qu'il n’y a pas de lumière sans obscurité, il n’y a pas non plus de joie sans peine. C’est le principe de la dualité de l’existence. "La tristesse est une composante normale d’une vie riche et ouverte à la complexité des choses. Il ne faut pas la rejeter mais accepter de mieux se connaître à travers elle", rappelle Éric Wilson*.

*Cité dans À la poursuite du bonheur de Stéphane Osmont (Albin Michel).

Accorder la plainte à la réalité

Se focaliser sur votre blessure ne fera que décupler votre peine. Pour sortir de cet engrenage, François Roustang* conseille d’ajuster sa plainte à la réalité. S’il s’agit d’une petite peine, accordez-vous seulement une petite plainte. Cela vous permettra de ne pas rester bloqué sur une touche négative.

*Auteur de La Fin de la plainte (Odile Jacob).

Pratiquer l’autodérision

"Nos plaintes se situent dans le mental. Faire le clown permet de les faire circuler dans le corps. En les exagérant, on se met en décalage, on en sourit, on brise le cercle vicieux du pessimisme et de la déprime, et on se redresse pour prendre le pouvoir sur notre vie", commente Corinne Cosseron*. Vous vous plaignez de vos kilos en trop ? Caricaturez vos rondeurs devant le miroir en vous déplaçant tel un sumo sur le ring.

*Auteure de Remettre du rire dans sa vie (Robert Laffont) et créatrice de www.ecoledurire.org

Réagir 

Au lieu de vous morfondre sur votre sort car vos amis de vous appellent plus ou parce que votre bien aimé ne daigne pas vous adresser la parole, changez d’attitude. Ne laissez pas mourir vos relations, elles ont besoin d’être entretenues. Le Dr Christophe Fauré*, psychiatre, propose d’imaginer que l’on est amnésique afin d’apporter un regard neuf sur notre entourage. Si vous êtes fâchée avec votre conjoint, tentez de lui faire plaisir en lui préparant son repas préféré par exemple.

*Auteur de Ensemble mais seuls (Albin Michel).

Se libérer de ses traquas

Se plaindre permet de se décharger d’un surplus émotionnel qui nous embarrasse. Cela est donc nécessaire à notre survie. Isabelle Filliozat*, psychothérapeute, nous propose alors de nous confier à une amie proche en lui sortant d’une traite toutes nos lamentations. Après ça, vous vous sentirez beaucoup plus légère.

*Auteure de Les Autres et moi (JC Lattès).

Cesser de se comparer

Nos courbes sont moins voluptueuses que celles de la voisine, notre appartement est plus petit que celui de notre sœur : à force de comparaisons, vous allez finir par vous enfermer dans vos frustrations. Apprenez à vous satisfaire de ce que vous avez, sans penser à ce que vous n’avez pas.

À lire : Le Paradoxe du choix de Barry Schwartz (Marabout Société).

Se laisser absorber par les problèmes

Des travaux dans votre immeuble, des embouteillages, une longue file d’attente ; d’après François Roustang*, psychanalyste, au lieu de se laisser gagner par l’impatience il est préférable de plonger totalement dans ses petits problèmes du quotidien et de les intégrer pour qu’ils n’aient plus d’impact négatif sur nous.

*Auteur de Le Secret de Socrate pour changer la vie (Odile Jacob).

Provoquer le destin

Si l’on se plaint, c’est qu’une partie de nous n’est pas satisfaite et aspire à quelque chose de mieux. Vous vous sentez seule ? Avez-vous au moins essayé de sortir pour rencontrer de nouvelles personnes ? Et si l’occasion se présente n’avez-vous pas tendance à rejeter la situation ? C’est le moment de saisir les opportunités pour cesser de se lamenter.

Laurence Cochet pour BFMTV.