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Pourquoi a-t-on peur en avion?

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- - AFP

Sueurs froides, tremblements... Pour certains, les voyages en avion s'apparentent à une véritable épreuve.

Vacances: à vous les destinations exotiques, le sable blanc et les cocotiers. Seulement, avant de toucher au paradis, il vous faudra passer par quelques heures d'avion. Un cauchemar pour Christelle: "Une semaine avant je suis déjà très mal. Je pleure, j'ai mal au ventre. J'ai testé tous les médicaments, rien n'y fait". Pour Lloyd aussi, embarquer à bord d'un avion est source de stress. "Quand les portes se ferment, j'ai des transpirations, mon cœur s'accélère, raconte ce commercial de 35 ans. Je sens qu'il n'y a plus d'échappatoire en cas d'accident".

10 à 40% des adultes ont peur en prenant l'avion, selon Elisabeth Rosnet, directrice du laboratoire stress et société de l'université de Reims. Une peur, somme toute, plutôt "logique", estime Yves-Marie Le Dem, dirigeant de la société Sky Training qui propose des stages pour les anxieux de l'avion: "Etre en l'air, c'est l'inverse de la condition de l'homme. Voler paraît incompréhensible, difficilement acceptable".

"Méconnaissance du monde aéronautique"

Les faits sont pourtant là: l'avion est le moyen de transport le plus sûr. "Les gens prennent leurs voitures, le métro, le train sans aucune peur, et ils sont effrayés en avion car il n'est pas sur Terre. La première cause de la peur, c'est la méconnaissance du monde aéronautique", analyse Marie-Claude Dentan, psychologue et co-fondatrice du centre anti-stress d'Air France.

Car un pépin technique ne fera pas s'écraser votre avion: "L'entraînement des pilotes leur permet de faire face à de nombreux imprévus. Par exemple, l'arrêt d'un réacteur est très rare dans la réalité, et pourtant un pilote s'est déjà entraîné de nombreuses fois à gérer cette situation", précise Marie-Claude Dentan.

Et si les airs vous angoissent, Yves-Marie Le Dem vous livre quelques conseils pour mieux gérer votre stress:

-Ne pas cacher sa peur: "cela ne sert à rien de masquer son émotion. Il est plus bénéfique de la verbaliser, de la faire sortir".

-Se couper des médias: "la surmédiatisation des crashs laisse penser que c'est un milieu où il y a tout le temps des accidents, ce qui n'est pas le cas".

-Analyser les informations dont on dispose: "nous ne sommes plus dans les années 70. Il y a aujourd'hui une uniformisation des appareils aériens et des formations des pilotes. Un avion de ligne ne part pas à l'aventure"

-Lâcher prise: "la plupart des cas de peur en avion ne relève pas de la psychiatrie. On peut s'entraîner à lâcher prise, à ne pas paniquer à la vue d'un avion. Et surtout comprendre qu'on peut totalement se débarrasser de cette peur".

https://twitter.com/paobenavente Paulina Benavente Journaliste RMC