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Sexualité : l’homme et la pression de devoir être un objet sexuel parfait

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Dans le couple, il faut savoir accepter que son conjoint ne peut pas toujours être un super sex-toy. Comprendre ses pensées et ses craintes vous permettra de monter beaucoup plus vite au septième ciel qu'en exigeant de lui qu'il vous comble tout le temps.

Qu’on se le dise : l’homme n’est pas un objet sexuel. Et à défaut de toucher le septième ciel, cette affirmation nous permet de toucher le fond. S’il était vraiment notre sextoy attitré, on ne chercherait à le voir que pour "ça", et on ne s’embarrasserait pas de dîners le dimanche chez sa mère ou de parties de Scrabbles endiablées. Mais lorsqu’il se drape de principes et de pudeur, on s’en trouve immédiatement frustrées. Paradoxalement, il garde donc le contrôle de la situation en réagissant ainsi.

Pour certains, le plaisir féminin repose essentiellement sur leur attribut, qui a le pouvoir de donner du plaisir quand ils veulent et où ils veulent. Une femme demandant de vive voix à recevoir du plaisir peut en dérouter quelques uns, considérant que la femme est comme une fleur tournée vers le soleil (lui) n’osant pas exprimer ses désirs. Mais en se fantasmant comme un Superman, l’homme peut stresser à l’idée de rater son départ, et se place la barre un peu trop haut. Blessé dans sa virilité, il préfère alors s’entourer de silence et se tourner dos à vous pour compter les moutons. Pourtant, s’il arrivait à accepter que le sexe n’est qu’un jeu sans enjeu, il se détendrait certainement. "L’homme attribue un super pouvoir à son phallus. C’est sa baguette magique. Il se donne la responsabilité de faire jouir la femme sans penser que, si elle éprouve du plaisir, c’est d’abord parce que son corps à elle lui en procure !" explique Elsa Cayat.

Se pensant être les seuls capables de pouvoir combler leur partenaire, certains peuvent donc se trouver déroutés face à une femme exigeant d’être satisfaite. L’expérience de la romancière Elisa Brune est révélatrice du nouveau comportement féminin, auquel ces messieurs vont bien devoir s’adapter. Elle a demandé à des femmes de décrire leur désir : résultat, comme les hommes, elles sont crues et visuelles ; loin de l’image de la femme timide et pudique. "Qui croit encore que le désir féminin est cérébral ? Les hommes, ceux que cela gêne d’être regardés, désirés. La récente exposition du musée d’Orsay sur le nu masculin n’a rien montré du regard des femmes sur la nudité de l’homme. C’est tabou. On n’y voit qu’un sexe en érection et encore, ça s’appelle L’origine de la guerre…"

Faites tomber la pression

Faites l’amour, pas la guerre n’a jamais autant eu de sens dans la relation amoureuse : chacun doit apprendre à baisser les armes et à écouter l’autre. Il faut donc réussir à prendre de l’avant en se montrant audacieuse. Si on est joueuse, sauvage, notre homme a tout à y gagner. Rien à y perdre, surtout. Combien de couples se couchent le soir, côtes à côtes mais sans rien faire ? Prenez soin d’écarter cette idée selon laquelle la femme serait une fleur et le couple, un jardin du paradis. Parce que comme chacun le sait, le Paradis ce n’est pas la porte à côté. Pour l’atteindre, il faut le mériter, faire pénitence, et accepter les petits blocages de l’autre. C’est à cette condition que vous pourrez espérer pouvoir monter très haut, et non en lui mettant la pression.

Valérie Rodrigue pour BFMTV