Surmonter un deuil
Un parcours en 4 phases
Etape 1 : le traumatisme
L’annonce de la perte de la personne qu’on aime est insupportable, on est sidéré et perplexe. Dès les premiers instants, un mécanisme de protection psychique se déploie automatiquement. Il n’est pas conscient, et vise à "anesthésier" nos émotions de manière partielle. Certaines personnes pourront aller jusqu’à nier les évènements.
Etape 2 : la fuite, la recherche et la rage
A travers des photos ou des vêtements de la personne disparue, on cherche à se reconnecter à elle. Un besoin viscéral de conserver un lien avec elle se fait ressentir, qui amène tous nos actes, toutes nos paroles et toutes nos pensées à se tourner vers elle. La révolte, ou encore la culpabilité, peuvent arriver à ce moment.
Etape 3 : le chagrin et la déstructuration
On commence à prendre douloureusement conscience que l’être perdu ne pourra pas revenir. C’est une phase où l'on a souvent la sensation de faire marche arrière, parce que la souffrance est plus intense que pendant les premiers mois. Il est important d’oser exprimer sa tristesse à ce moment, et de laisser aller ses larmes pour ne pas s’isoler.
Etape 4 : restructuration et réconciliation
Peu à peu, une reconstruction progressive se met en place. C’est un moment de retour sur soi, un réapprentissage ; avoir vécu un deuil nous a transformé, et nous ne sommes plus la même personne.
Selon les individus, ces différentes étapes durent plus ou moins longtemps. Elles peuvent se suivre de manière linéaire ou encore se mélanger entre-elles.
Libérer la parole
Pour réussir à sortir de la douleur, il est indispensable d’exprimer librement ce qu’on ressent. Parler au défunt n’est pas une honte, et il ne faut pas vous interdire de le faire si vous en ressentez le besoin. Se souvenir des instants passés en famille ou entre amis peut entrainer le chagrin, mais aussi déclencher des sourires et des rires. Si vous retenez vos émotions et que vous n’en parlez pas, vous risquez de vous replier sur vous-même.
Enfant en deuil : comment l’aider
Pour un enfant, les 4 étapes sont les mêmes. Sa réaction sera beaucoup influencée par celle de ses parents, et de la manière dont ils vivront leur deuil. Pour qu’il puisse s’exprimer, encouragez-le à dessiner. Les adolescents, eux, auront une manière de s’exprimer beaucoup plus violente, ce qui est normal.
Pour aller plus loin :
"La maladie ou le deuil sont des épreuves inévitables, explique la psychologue. Je les vois comme des opportunités de changer, d’évoluer. Elles nous apprennent à être plus reconnaissants envers la vie, envers ce que l’on a, à revoir nos priorités. Avoir conscience de la mort permet de profiter encore davantage de la vie." Le bonheur serait donc un choix.
Bienvenue douleur ! aide à surmonter les évènements les plus durs et à tirer de nos moments douloureux la force de vivre, mais aussi d’être heureux.
Bienvenue douleur !, Pilar Sordo, Payot.